
- 26 février 2025
- Constantin
- Agriculture, Blog
Intégration des intérimaires roumains dans les exploitations agricoles
Barrières linguistiques, adaptation aux normes locales, relations avec les employeurs
L’agriculture européenne repose en grande partie sur la main-d’œuvre saisonnière et intérimaire, notamment roumaine. Ces travailleurs jouent un rôle essentiel dans la production agricole, mais leur intégration dans les exploitations pose plusieurs défis.
Entre barrières linguistiques, adaptation aux normes locales et relations avec les employeurs, l’intégration des travailleurs roumains en agriculture soulève de nombreux enjeux pour les exploitants et les intérimaires eux-mêmes. Cet article explore ces défis et les solutions possibles pour améliorer leur insertion professionnelle.
1. Barrières linguistiques : un obstacle majeur à l’intégration
1.1. Difficultés de communication sur le terrain
L’une des principales difficultés pour les travailleurs roumains en agriculture est la langue. Dans de nombreux pays européens, les employeurs et les équipes locales ne parlent pas roumain, et les intérimaires maîtrisent peu ou pas la langue du pays d’accueil (français, espagnol, allemand, italien…).
Cette barrière crée des problèmes de compréhension concernant :
- Les consignes de travail et de sécurité.
- L’utilisation des équipements et des machines agricoles.
- Les règles de l’exploitation (horaires, pauses, rémunération).
1.2. Conséquences sur l’efficacité du travail
Une mauvaise communication peut entraîner des erreurs, des accidents de travail et une baisse de productivité. Par exemple, dans une exploitation viticole en France, une mauvaise compréhension des consignes de taille des vignes peut nuire à la qualité du travail et aux rendements.
1.3. Solutions pour surmonter cette barrière
- Cours de langue de base proposés aux travailleurs avant leur départ.
- Formation linguistique sur place pour apprendre le vocabulaire agricole essentiel.
- Présence d’interprètes ou de travailleurs bilingues dans les équipes.
- Utilisation d’outils de traduction (applications mobiles, guides visuels, pictogrammes).

Certaines grandes exploitations mettent en place des supports de formation en roumain, facilitant l’intégration et la productivité des travailleurs.
2. Adaptation aux normes locales : entre exigences légales et pratiques agricoles
Chaque pays européen possède ses propres normes agricoles et réglementations, et les travailleurs roumains doivent s’y adapter rapidement.
2.1. Différences dans les méthodes de travail
Les techniques agricoles varient d’un pays à l’autre :
- Utilisation de machines spécifiques (exemple : vendangeuses mécaniques en France, cueillette manuelle en Espagne).
- Normes de culture et d’élevage (exemple : normes bio plus strictes dans certains pays).
- Règles d’hygiène et de sécurité (exemple : port d’équipements de protection pour certains traitements agricoles).
2.2. Réglementations et droits des travailleurs
Les intérimaires roumains doivent aussi comprendre et respecter les lois du pays d’accueil :
- Durée légale du travail (en France : 35 à 48 heures par semaine selon le secteur).
- Droit aux congés et aux repos obligatoires.
- Protection sociale et accès aux soins (différente selon les pays).
Les travailleurs mal informés risquent l’exploitation ou des conditions de travail précaires, d’où l’importance d’une bonne information dès leur arrivée.
2.3. Solutions pour faciliter l’adaptation
- Formations à l’arrivée sur les règles locales et les bonnes pratiques.
- Accompagnement par les agences d’intérim pour garantir le respect des normes.
- Systèmes de mentorat avec des travailleurs plus expérimentés pour aider les nouveaux venus.
Dans certaines exploitations, des référents roumains encadrent les équipes et servent d’intermédiaires avec les employeurs.
3. Relations avec les employeurs : entre attentes et réalités du terrain
L’intégration des travailleurs roumains dépend aussi de la qualité des relations avec les exploitants agricoles.
3.1. Attentes des employeurs vis-à-vis des intérimaires roumains
Les exploitants attendent des travailleurs :
- Fiabilité et engagement : être présents sur toute la saison et respecter les horaires.
- Rapidité d’apprentissage des méthodes de travail locales.
- Respect des consignes et des normes de qualité.
Certains employeurs estiment que les travailleurs roumains sont plus motivés et productifs, ce qui explique leur forte demande dans l’agriculture européenne.
3.2. Défis et tensions possibles

- Conditions de travail difficiles (horaires longs, travail physique intense).
- Hébergement et vie quotidienne : certains exploitants offrent un logement rudimentaire, ce qui peut provoquer des tensions.
- Problèmes de rémunération : retards de paiement ou différences avec le salaire promis.
Ces éléments peuvent créer un climat de méfiance entre employeurs et travailleurs, impactant la productivité et la motivation des équipes.
3.3. Solutions pour améliorer les relations de travail
- Contrats clairs et transparents dès le départ, expliquant les conditions de travail et de rémunération.
- Dialogue régulier et encadrement humain pour éviter les tensions et résoudre les problèmes rapidement.
- Amélioration des conditions de vie (logement décent, espaces de repos, accès aux commerces et transports).
Certaines entreprises adoptent une gestion plus humaine du personnel intérimaire, fidélisant ainsi les travailleurs roumains sur plusieurs saisons.
Conclusion : Vers une meilleure intégration des travailleurs roumains en agriculture
L’intégration des travailleurs intérimaires roumains dans les exploitations agricoles européennes reste un enjeu majeur pour le secteur agricole.
Les barrières linguistiques, l’adaptation aux normes locales et la relation avec les employeurs sont des défis importants, mais des solutions existent pour améliorer leur insertion.
En renforçant la formation, l’accompagnement par les agences d’intérim et l’amélioration des conditions de travail, l’intégration des travailleurs roumains pourrait être optimisée, bénéficiant à la fois aux employeurs et aux intérimaires.
Avec une demande en main-d’œuvre toujours croissante, les exploitations agricoles ont tout intérêt à mieux accueillir et encadrer leurs travailleurs détachés, afin de garantir une production efficace et durable.